L’évacuation partielle ou totale d’un territoire peut être la principale mesure de protection des populations contre une menace, qu’elle soit naturelle comme un cyclone, ou technologique comme l’incendie d’un site industriel.
Les risques liés à un déplacement de population dans un contexte de stress et dans un environnement potentiellement dégradé sont cependant élevés : accident, embouteillage, désordre public, désorganisation de la sécurité civile, exposition accrue au danger, etc.
Et ces risques augmentent avec les densités de population et la complexité des infrastructures urbaines.
La préparation est donc fondamentale et même obligatoire en France pour les communes soumises à un danger.
On peut schématiquement diviser les préparatifs d'une évacuation en 7 étapes :
1 - Définir les secteurs à évacuer
Il faut déterminer l'étendue de la zone danger qu'il faudrait évacuer selon différents scénarios d'aléa.
Ensuite il faut identifier les enjeux dans cette zone, en priorité les populations : nombre d'habitants, nombre de personnes non autonomes, nombre de touristes etc.
Selon la densité de population et la configuration du territoire, il faudra sectoriser la zone.
Ces secteurs doivent être pensées en fonction de l'exposition au danger, ils pourront servir à donner des priorités dans l'ordre d'évacuer.
2 - Définir des zones de regroupement et des centres d'accueil
Selon le nombre de personnes non autonomes (ne disposant pas de véhicule pour se déplacer ou de logement temporaire), définir des centres d'accueil et d'hébergement.
Dans certains cas, ces centres d'accueil devront être des abris, par exemple dans les régions soumises au risque cyclonique.
Lorsque l'ordre d'évacuer sera donné, les populations non autonomes devront être prises en charge par des transport collectif.
Il faut donc définir des lieux de rassemblement (parking, place, jardin public), identifiés et connus de la population, où seront positionnés les transport collectif tels que des bus.
3 - Cartographier le plan
Chaque habitant doit connaitre la zone d'évacuation dans laquelle il réside et le gestionnaire doit connaitre les supports tactiques qui seront mobilisés pour évacuer. Seront donc cartographiés :
- Les itinéraires d'évacuation;
- Les ronds-points modifiés et les sens de circulation;
- Les lieux de rassemblement et les centres d'hébergement.
4 - Informer la population et faire des simulations
Des campagnes d'information doivent être réalisée pour que chacun connaisse le danger auquel il est exposé et les moyens de s'y soustraire en fonction de l'alerte.
Rassurer les populations sur les mesures de protection des biens en cas d'évacuation afin d'éviter les refus d'évacuer.
Des exercices réguliers vont familiariser les populations avec le risque et les manoeuvres éventuelles qu'elles devront réaliser en cas d'alerte.
5 - Préparer l'évacuation avant que les populations ne perçoivent le danger
Avant de donner l'ordre d'évacuer, il est primordial :
De prépositionner les transports collectifs près des lieux de rassemblement pour éviter tout phénomène de panique ou d'émeute.
De baliser les itinéraire d'évacuation pour fluidifier le trafic et éviter que les personnes n'aient à choisir par elle-même le chemin à emprunter.
6 - Informer les populations, puis alerter les populations
Lorsque le phénomène est suffisamment prévisible (lente montée des eaux, cyclone tropical), une information en deux temps est à privilégier:
- Informer les populations pour qu'elle se prépare à évacuer (mettre à l'abri les biens, préparer des produits de 1er nécessitée)
- Donner l'ordre d'évacuer, soit à tous (évacuation totale) soit par zone de danger (évacuation polyphasée).
7 - Ne laisser personne derrière
Une fois l'évacuation achevée, il est impératif de s'assurer que toutes les personnes ont bien quitté la zone de danger.
Cela peut se faire en poursuivant les rondes des sirènes mobiles, en vérifiant les listes des personnes recensées dans les centres d'hébergement, en faisant du porte à porte si la zone n'est pas trop importante et que les délais le permettent.